lundi 8 juin 2015

J’ACCUSE, NOUS ARTISTES-PEINTRES



   J’ACCUSE, NOUS ARTISTES-PEINTRES

J’accuse, Nous peintres,  le ministère de la culture actuel, et tous ceux du passé.

J’accuse, Nous peintres, les représentants des institutions, les ministres et tous les responsables quels qu’ils soient et à tous les niveaux, de collusion avec le marché de l'Art, et d’avoir ainsi gâché des vies.

J’accuse (j’ai les noms), Nous peintres (nous avons les noms), d’avoir méprisé, exploité, ignoré et maintenu dans une indigence criminelle l’ensemble d’une population créatrice de richesses inestimables aux profits exclusifs d’un marché morbide, aux dépens des artistes-peintres et de l’ensemble des citoyens.

J’accuse, Nous peintres,  tous les services culturels pléthoriques présents et passés, d’avoir détourné le but de leurs missions ainsi que des fonds dédiés aux arts plastiques. En effet, il y a au moins deux personnes pour un artiste qui travaillent pour les arts plastiques. Nous n’en demandons pas tant. La situation de la majorité des artistes-peintres n’a jamais été aussi désastreuse. Pendant ce temps le marché flambe, de plus en plus d’acteurs captent l’argent public, subventions et aides et les peintres sont les dindons de cette triste farce.

J’accuse, Nous peintres, tous les chefs d’état, les préfets, les maires et toutes les instances politiques présents et passés d’être responsables de la situation inadmissible de la majorité des artistes, de la marchandisation et de la starisation de certains au profit d’une minorité et aux dépens de l’ensemble des citoyens, donc de perversion de leurs missions et de détournement de fonds consacrés à la culture.

J’accuse, Nous peintres, ces mêmes intervenants d’avoir contribué de quelque manière que ce soit à me faire, à nous faire subir précarité et censure.

J’accuse, Nous peintres, les responsables politiques et administratifs de la culture, et tous ceux qui m’ont dit, nous ont dit : « Et oui ! C’est comme ça ! On n’y peut rien», de copinage éhonté au su de tous, de faiblesse et de résignation coupable.

J’accuse, Nous peintres, tous les maires et tous les adjoints à la culture, tous les préfets et leurs services culturels des DRAC, et les offices HLM, du déficit d’ateliers logements, et de leurs incapacités à gérer ce minuscule  patrimoine existant.
Je les accuse, nous peintres, d’avoir sciemment édifié cette pénurie en supprimant tous les dispositifs de construction et de gestion des ateliers logements et cela depuis des décennies.

J’accuse, Nous peintres, ce système corrompu,  et tous ces acteurs, de bafouer la république et la démocratie en permettant ainsi à la barbarie de s’installer et de toucher toujours plus de citoyens en installant une inculture, et d’avoir vidé de tout sens la création en défendant depuis toujours, les peintres d’Etat, les pompiers du jour.
Cela fait qu’une majorité d’artistes-peintres vivent et travaillent avec les minimas sociaux, c'est-à-dire en dessous du seuil de pauvreté, car ils ne peuvent pas vivre de leur travail. Cela alors que les arts plastiques rapportent aux industries culturelles plus que tous les autres arts (19,8 milliards d’euros). Les 75 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2,8 % du PIB) générés par la culture, la situe ainsi au 5ème rang des secteurs français, derrière la chimie et devant l’industrie automobile, nous ne voyons jamais le moindre centime.
L’application du plan d’urgence pour les 36000 artistes plasticiens ne représente que 0,4% des revenus des arts plastiques.

J’accuse, Nous peintre, l’intelligentsia de la culture, les politiques et les administratifs, d’inhumanité en  piétinant et en méprisant les acteurs essentiels pour un présent inéluctable, libre, égalitaire, et fraternel.


Collectif Plan d’urgence – Version.2 – 06/03/2014
 Blog : http://plandurgence-peintres.blogspot.fr/

QUI SOMMES-NOUS ?



                                           
      Collectif Plan d’urgence pour les artistes-peintres

QUI SOMMES-NOUS ?

 Nous sommes un collectif d'artistes-peintres dont le but est la promotion et la défense de nos droits aux minimas sociaux. Nous voulons progresser dans ce sens, pour l'amélioration du mode de vie et de travail pour les peintres.

Nous voulons exprimer les revendications d'une profession non reconnue et indépendante à travers un plan d'urgence qui pose, en 16 points, les revendications d'une population marginalisée.
Nous exigeons d’être reconnus par notre travail, comme tout citoyen, et avoir notre place dans la société. Il est essentiel que les peintres jouent un rôle déterminant et prépondérant pour un équilibre sociétal harmonieux.

 Nous luttons contre la marginalisation qui nous est imposée par les acteurs de la culture. Tout artiste peut s'approprier le ‘’Plan d'urgence pour les artistes peintres’’, ainsi que le ‘’J’accuse, Nous peintres’’ afin de les diffuser.
La réflexion est collective et radicale. Elle peut s'exprimer en réunion plénière ou par mail :   plandurgence.peintres@gmail.com,
Toute modification sera approuvée par le collectif.

Nous invitons les artistes-peintres à s’engager par ce biais à devenir les acteurs indispensables pour relever le pari que notre profession est en devenir,  prometteuse et engageante.

Collectif  Plan d’urgence - Version.2 – 06-03-2014

samedi 21 septembre 2013

Les 16 premiers points du plan d'urgence pour les artistes peintres



1-      Nous demandons UN PLAN D’URGENCE pour un métier d’artiste-  peintre viable !
§-  Un plan d’urgence implique une réponse urgente devant  la situation catastrophique des conditions de vie d’une grande majorité d’artistes-peintres. Ils constituent une population exploitée, oubliée, méprisée et invisible par tous les pouvoirs.
2-      Nous revendiquons par ce plan d’urgence social et primordial un revenu spécifique et un régime spécial avec les mêmes avantages que tous les autres travailleurs.
§-  Ce revenu spécifique comprend un salaire minimum (SMIC) plus les frais de fonctionnement en rapport avec la réalité.
3-     Nous demandons un statut donnant au peintre le droit à toute liberté de créer, de produire, de montrer et de vivre de son travail.
§-  Ce statut confère le droit et la reconnaissance professionnelle sur un plan administratif, juridique et social.
4-  La  reconnaissance du statut d’artiste-peintre ainsi que l’antériorité de son activité passe par une commission de peintres renouvelée semestriellement.
§-  Les peintres professionnels sont seuls habilités à composer cette commission et à s’engager dans un esprit d’ouverture et de liberté pour reconnaitre les candidats.
5-  Dans ce plan d’urgence il faut tenir compte du passif des artistes peintres pour le calcul du nombre de leurs années d’activité, restituer et réparer leurs droits, reconnaitre rétroactivement les maladies et les accidents du travail.
§-  Il est important de mettre en place un dispositif  composé de peintres, permettant d’étudier toutes requêtes de restitution et de réparation liées à la profession, et ce auprès de tout organisme, assurance, retraite, mutuelle, etc.
6-  Nous demandons donc une retraite pour tous les artistes-peintres et la récupération gratuite des annuités validées pour leurs activités passées.
§-  Cette gratuité n’est en rien un cadeau, mais une faible réparation au regard du préjudice subit par l’ensemble de cette population qui a été la grande oubliée des avancées des droits sociaux.
 7-  Les commissions paritaires, s’il y a lieu, seront égalitaires et doivent être créées et orientées vers la cause des peintres.
§-  On entend par égalitaire, autant d’artistes que d’autres membres des institutions siégeant à cette commission.
8-  Nous demandons un audit sur la répartition des financements affectés aux arts plastiques. Nous demandons que ces financements aillent en bénéfice direct aux artistes-peintres.
§-  Le budget alloué aux arts plastiques ainsi qu’à son personnel ne participe en rien à la vie sociale, culturelle et citoyenne. En effet, ils n’en voient jamais la couleur.
9-  L’argent public alloué aux arts plastiques ne peut pas être distribué au marché privé.
 §-  La polémique grandit chaque fois un peu plus, car les institutions culturelles font le jeu du marché de l’art et préfèrent passer le témoin au privé, galerie d’art, etc..
Par le biais des achats, des subventions, l’argent n’atteint jamais les artistes.
10- Toute exposition dans un lieu public ou organisée avec l’aide de l’argent public de quelque manière que ce soit doit être rémunérée en journées travaillées et en droit d’auteur.
§-  Régulièrement, les artistes-peintres sont les laissés-pour-compte des subventions qui sont distribuées aux autres acteurs.
11- Nous demandons la mise en place d’une politique du logement avec des ateliers-logements adaptés à la demande et attribués aux artistes-peintres et non une politique discriminatoire du Ministère des Affaires Culturelles et de la Ville de Paris.
§-  Dans un premier temps nous demandons un recensement de l’ensemble des ateliers et ateliers-logements relevant du parc du logement social pour connaitre leur nombre, puis la mise en chantier d’ateliers et ateliers-logements adaptés prenant en compte le cahier des charges de la Ville de Paris. En effet, actuellement, ce cahier des charges n’est pas respecté.
La nature des occupants doit être elle aussi recensée et qualifiée  et la gestion doit être contrôlée et assumée. Sont prioritaires les artistes dont l’activité principale est leur pratique.
La politique discriminatoire des affaires culturelles et de la Ville de Paris fonctionne au piston et au copinage, c’est de notoriété publique. Comme pour toute crise c’est un choix politique.
12-  Nous demandons une politique de mise en place, pour tous les citoyens, d’un système d’accès intime et de proximité à toute la production artistique contemporaine – ex. : artothèques.
§-  Une œuvre quelle que soit sa nature nécessite un temps de lecture, d’où le projet de développer des artothèques, au même titre que les bibliothèques. C’est une manière démocratique et populaire  de permettre aux citoyens, d’accéder enfin à une production contemporaine qui lui est naturellement destinée.
13-  Nous demandons la mutualisation des lieux de stockage, équipés de petites salles où les artistes pourront  présenter leurs peintures en privé, ainsi que de grandes salles d’expositions publiques dédiées aux rétrospectives.
§-  La mutualisation des lieux de stockage permettrait la récupération de surface d’atelier qui a été détourné de sa fonction première. 
En multipliant les lieux d’expositions, artothèques et lieux de stockage, autant que de bibliothèques, on redynamise ainsi les quartiers vers une véritable culture populaire loin des expositions à grand spectacle.
14-  L’accès à toute exposition tant publique que privée doit être nécessairement  gratuit pour les peintres au même titre que pour d’autres professions,  journaliste par exemple.
15-  La profession d’artiste-peintre doit être protégée comme un patrimoine public, comme un patrimoine culturel, comme une appartenance à la collectivité.
16  -  Ce plan d’urgence est vital pour encadrer cette population et la sortir d’une situation de discrimination et de marginalisation. Le vide sidéral qui encadre cette profession est ahurissant quand on sait qu’un ministère de la culture existe depuis plus de 54 ans.
§- Nous exigeons la mise en place immédiate d’un plan d’urgence, qui sera suivi d’une réforme complète contenant tous les points ci-dessus évoqués. N’oublions pas que cette politique culturelle fait des victimes et qu’il y a donc des responsables.